Olympe de Gouges (1748-1793) – Schrijfster tijdens de Franse Revolutie

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Olympe de Gouges (1748-1793)
Olympe de Gouges (1748-1793)

De Franse schrijfster Olympe de Gouges was een politiek activiste en feministe. Aanhangster van de Girondijnen.

Olympe de Gouges werd op 7 mei 1748 geboren in Montauban. Dit onder de naam Marie Gouze. Haar vader was een slager. Zelf meende De Gouges overigens dat ze een onwettig kind was van de markies van Pompignan, Jean-Jacques Lefranc. Mogelijk heeft het feit dat deze markies haar nooit als dochter erkende er toe bijgedragen dat ze zich ging inzetten voor de rechten van buitenechtelijk kinderen.

Op zestienjarige leeftijd De Gouges met Louis Aubry (1765). Kort hierna overleed haar echtgenoot en vertrok ze met haar zoon Pierre naar Parijs. Daar nam ze de naam Olympe de Gouges aan.

In Parijs schreef De Gouges veelvuldig. Onder meer komedies zoals Le mariage inattendu de Chérubin (1786) en Molière chez Ninon (1788).

Klik op de afbeelding voor een grotere versieTijdens de Franse Revolutie bleef De Gouges schrijven. Van haar hand verschenen in deze periode echter voornamelijk politieke stukken. Ze steunde de revolutie aanvankelijk en schreef in deze periode haar beroemdste werk: Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne (Verklaring van de rechten van de vrouw en de vrouwelijke burger) uit 1791. Dit werk schreef ze als aanvulling op de Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (Verklaring van de rechten van de mens en de burger) die in 1789 door de Franse Nationale Vergadering was goedgekeurd. In deze tekst werden alleen uitspraken gedaan over de rechten van mannen en dat stuitte De Gouges kennelijk tegen de borst waardoor ze besloot een tekst te schrijven waarin de rechten van de vrouw waren opgenomen.

De Gouges verzette zich, tot woede van de radicale revolutionairen, tegen de terechtstelling van de Franse koning Lodewijk XVI en werd een aanhangsters van de gematigde Girondijnen. Op 2 juni 1793 lieten de Jakobijnen de leiders van de Girondijnen arresteren. De Gouges zelf werd enige tijd later ook gearresteerd. Dit vanwege haar werk Les trois urnes, ou le salut de la Patrie, par un voyageur aérien waarin ze pleitte voor een volksstemming waarin de burgers zich konden uitspreken voor een bepaalde overheidsvorm: een ondeelbare Republiek, een federalistische overheid of een constitutionele monarchie.

Olympe de Gouges zat drie maanden in de gevangenis. Ze slaagde er dankzij de hulp van enkele vrienden in nog twee stukken te publiceren. Olympe de Gouges au tribunal révolutionnaire, waarin ze verslag deed van de ondervragingen en Une patriote persécutée waarin ze de Terreur veroordeelde.

Op 2 november 1793 werd ze ter dood veroordeeld en de volgende dag werd ze geguillotineerd. Enkele maanden eerder waren de leiders van de Girondijnen omgebracht.


Franse tekst van de Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne (Verklaring van de rechten van de vrouw en de vrouwelijke burger) uit 1791. Voor een goede vertaling houden we ons aanbevolen

 

Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne

Homme, est-tu capable d’être juste ? C’est une femme qui t’en fait la question; tu ne lui ôteras pas du moins ce droit. Dis-moi ? Qui t’a donné le souverain empire d’opprimer mon sexe? Ta force? Tes talents? Observe le créateur dans sa sagesse ; parcours la nature dans toute sa grandeur, dont tu sembles vouloir te rapprocher, et donne-moi, si tu l’oses, l’exemple de cet empire tyrannique.Remonte aux animaux, consulte les éléments, étudie les végétaux, jette enfin un coup d’il sur toutes les modifications de la matière organisée; et rends-toi à l’évidence quand je t’en offre les moyens ; cherche, fouille et distingue, si tu peux, les sexes dans l’administration de la nature. Partout tu les trouveras confondus, partout ils coopèrent avec un ensemble harmonieux à ce chef-d’uvre immortel.

L’homme seul s’est fagoté un principe de cette exception. Bizarre, aveugle, boursouflé de sciences et dégénéré, dans ce siècle lumières et de sagacité, dans l’ignorance la plus crasse, il veut commander en despote sur un sexe qui a reçu toutes les facultés intellectuelles; il prétend jouir de la révolution, et réclamer ses droits à l’égalité, pour ne rien dire de plus.

PREAMBULE
Les mères, les filles, les surs, représentantes de la nation, demandent d’être constituées en Assemblée nationale.

Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme, sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d’exposer dans une déclaration solennelle, les droits naturels inaliénables et sacrés de la femme, afin que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs, afin que les actes du pouvoir des femmes, et ceux du pouvoir des hommes, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés, afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution, des bonnes murs, et au bonheur de tous.

En conséquence, le sexe supérieur, en beauté comme en courage, dans les souffrances maternelles, reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Etre suprême, les Droits suivants de la Femme et de la Citoyenne.

Article 1:
La Femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.

Article 2
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de la Femme et de l’Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et surtout la résistance à l’oppression.

Article 3
Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation, qui n’est que la réunion de la Femme et de l’Homme: nul corps, nul individu, ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément.

Article 4
La liberté et la justice consistent à rendre tout ce qui appartient à autrui; ainsi l’exercice des droits naturels de la femme n’a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l’homme lui oppose; ces bornes doivent être réformées par les lois de la nature et de la raison.

Article 5
Les lois de la nature et de la raison défendent toutes actions nuisibles à la société; tout ce qui n’est pas défendu pas ces lois, sages et divines, ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elles n’ordonnent pas.

Article 6
La loi doit être l’expression de la volonté générale; toutes les Citoyennes et Citoyens doivent concourir personnellement ou par leurs représentants, à sa formation; elle doit être la même pour tous : toutes les Citoyennes et tous les Citoyens, étant égaux à ses yeux, doivent être également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leurs capacités, et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents.

Article 7
Nulle femme n’est exceptée; elle est accusée, arrêtée, et détenue dans les cas déterminés par la loi: les femmes obéissent comme les hommes à cette loi rigoureuse.

Article 8
La Loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu’en vertu d’une Loi établie et promulguée antérieurement au délit et légalement appliquée aux femmes.Up

Article 9
Toute femme étant déclarée coupable; toute rigueur est exercée par la Loi.

Article 10
Nul ne doit être inquiété pour ses opinions mêmes fondamentales, la femme a le droit de monter sur l’échafaud; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune; pourvu que ses manifestations ne troublent pas l’ordre public établi par la loi.

Article 11
La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de la femme, puisque cette liberté assure la légitimité des pères envers les enfants. Toute Citoyenne peut donc dire librement, je suis mère d’un enfant qui vous appartient, sans qu’un préjugé barbare la force à dissimuler la vérité ; sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.

Article 12
La garantie des droits de la femme et de la Citoyenne nécessite une utilité majeure; cette garantie doit être instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de celles à qui elle est confiée.

Article 13
Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, les contributions de la femme et de l’homme sont égales ; elle a part à toutes les corvées, à toutes les tâches pénibles; elle doit donc avoir de même part à la distribution des places, des emplois, des charges, des dignités et de l’industrie.

Article 14
Les Citoyennes et Citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique. Les Citoyennes ne peuvent y adhérer que par l’admission d’un partage égal, non seulement dans la fortune, mais encore dans l’administration publique, et de déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée de l’impôt.

Article 15
La masse des femmes, coalisée pour la contribution à celle des hommes, a le droit de demander compte, à tout agent public, de son administration.Up

Article 16

Toute société, dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de constitution; la constitution est nulle, si la majorité des individus qui composent la Nation, n’a pas coopéré à sa rédaction.

Article 17
Les propriétés sont à tous les sexes réunis ou séparés: elles ont pour chacun un droit lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité.

POSTAMBULE
Femme, réveille-toi; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l’univers; reconnais tes droits. Le puissant empire de la nature n’est plus environné de préjugés, de fanatisme, de superstition et de mensonges. Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la sottise et de l’usurpation. L’homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne. Ô femmes! Femmes, quand cesserez-vous d’être aveugles? Quels sont les avantages que vous recueillis dans la révolution? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé. Dans les siècles de corruption vous n’avez régné que sur la faiblesse des hommes. Votre empire est détruit; que vous reste t-il donc? La conviction des injustices de l’homme. La réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la nature; qu’auriez-vous à redouter pour une si belle entreprise? Le bon mot du Législateur des noces de Cana? Craignez-vous que nos Législateurs français, correcteurs de cette morale, longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n’est plus de saison, ne vous répètent : femmes, qu’y a-t-il de commun entre vous et nous? Tout, auriez vous à répondre. S’ils s’obstinent, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en contradiction avec leurs principes; opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions de supériorité; réunissez-vous sous les étendards de la philosophie; déployez toute l’énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces orgueilleux, non serviles adorateurs rampants à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l’Etre Suprême. Quelles que soient les barrières que l’on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir; vous n’avez qu’à le vouloir. Passons maintenant à l’effroyable tableau de ce que vous avez été dans la société; et puisqu’il est question, en ce moment, d’une éducation nationale, voyons si nos sages Législateurs penseront sainement sur l’éducation des femmes.

Les femmes ont fait plus de mal que de bien. La contrainte et la dissimulation ont été leur partage. Ce que la force leur avait ravi, la ruse leur a rendu; elles ont eu recours à toutes les ressources de leurs charmes, et le plus irréprochable ne leur résistait pas. Le poison, le fer, tout leur était soumis; elles commandaient au crime comme à la vertu. Le gouvernement français, surtout, a dépendu, pendant des siècles, de l’administration nocturne des femmes; le cabinet n’avait point de secret pour leur indiscrétion; ambassade, commandement, ministère, présidence, pontificat, cardinalat; enfin tout ce qui caractérise la sottise des hommes, profane et sacré, tout a été soumis à la cupidité et à l’ambition de ce sexe autrefois méprisable et respecté, et depuis la révolution, respectable et méprisé.

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